Comment rendre la mondialisation plus humaine ?
En 2011 dans le cadre de la démarche Ginette-Mondialisation initiée par Xavier Lacaze, le Groupe Mondialisation s’est constitué pour mener un travail de réflexion sur les enjeux de la mondialisation. Sur la base d’un pur volontariat, chaque membre de ce groupe s’est engagé dans cette démarche avec ses propres motivations, partagées ou non par tout le groupe.
Alors pourquoi ce groupe ?
Plusieurs réponses possibles :
- Pour s’impliquer et ne pas rester un spectateur silencieux,
- Pour creuser ses connaissances sur un thème particulier,
- Pour partager son expérience, son expertise ou ses convictions,
- Pour aider, modestement, les jeunes et moins jeunes à trouver les solutions de demain,
- Pour s’ouvrir à la diversité des points de vue,
- Pour prendre du recul et de la hauteur sur des questions de société,
- Pour œuvrer selon ses moyens à une mondialisation plus humaine,
- ….
Cette liste n’est pas exhaustive mais reflète l’originalité de la démarche, tout à l’image de valeurs chères à Sainte Geneviève : exigence intellectuelle, liberté individuelle, écoute et respect de l’autre, engagement dans la vie.
Après plus de 2 ans de réunions régulières, ce Groupe Mondialisation a publié sur ce site un premier ensemble de 9 notes d’analyse, rédigées par l’un ou plusieurs de ses membres. Ces auteurs ont naturellement leurs convictions personnelles sur le sujet traité, mais néanmoins la diversité des points de vue du groupe a toujours été prise en compte dans la version finale mise en ligne.
D’autres points de vue s’exprimeront ensuite au travers des commentaires des lecteurs, et tant mieux !
Cela donne une dernière réponse possible à cette question : pourquoi ce groupe ?
- Pour initier un riche et profond débat entre tous les visiteurs de ce site avec lesquels se construiront les fondations d’un avenir meilleur.
Et maintenant quelles suites ?
La question est posée avec l’article publié dans le numéro 176 de la revue SERVIR de l’Association des Anciens Elèves de l’Ecole Sainte Geneviève, également consultable ci-dessous:
Ginette Mondialisation - Point à date et appel à poursuivreChers visiteurs et chers Anciens et Anciennes de Ginette, la balle est maintenant entre vos mains.
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En guise d’introduction :
La mondialisation est une dynamique que l’on observe dans toutes les facettes de nos sociétés, de nos entreprises et de nos vies personnelles.
Les réussites, les excès et les dérives de la mondialisation, comme des principes qui la régissent, suscitent l’espoir du meilleur comme la crainte du pire, et nous obligent donc à s’interroger sur le monde auquel elle conduit et sur la place de l’homme dans ce monde.
Autrement dit, comment développer une mondialisation humaine ?
Dans cette perspective, un groupe d’anciens de l’école Sainte Geneviève de Versailles a décidé de se saisir de la question et d’apporter ses réponses avec l’approche et les convictions suivantes :
- Le phénomène de la mondialisation englobe tous les domaines et pour le comprendre il est utile de les aborder tous spécifiquement tout en sachant qu’il existe entre eux de nombreuses interdépendances. Nous avons choisi de décrire les facettes de la mondialisation dans les domaines suivants : la démographie, l’immigration, l’industrialisation, les technologies, la gouvernance, la criminalité, la finance, les valeurs et droits de l’homme, le vivant, l’eau, le changement climatique et enfin l’agriculture et l’alimentation. Dans ces différents domaines et avec nos sensibilités, connaissances et expériences propres, nous nous sommes attachés dans un premier temps à décrire à grands traits les tenants et aboutissants des dynamiques à l’œuvre et des liens qui les relient.
- A partir de ces diagnostics, et des risques et opportunités qu’ils révèlent, nous avons formulés des propositions pour une mondialisation humaine en nous appuyant sur nos vécus et les idées déjà avancées par différents experts. Les références bibliographiques citées permettront au lecteur critique de poursuivre sa propre analyse.
- L’homme est à la fois l’acteur, la victime, le complice, le profiteur, le bienfaiteur, le témoin et le bénéficiaire de la mondialisation. C’est donc à lui d’en palier les inconvénients et d’en accroître les bénéfices. Dans nos analyses et propositions, nous sommes mus par l’espérance qui constitue le cœur de nos vies, et avons décidé d’adopter une attitude inspirée par les valeurs de l’école Sainte Geneviève :
– Humanisme éclairé par la connaissance.
– Fidélité au message des évangiles.
– Responsabilité collective et individuelle face aux questions de notre temps.
- Si pour l’homme politique de l’antiquité la cité était le champ naturel de son action, maintenant c’est la Terre entière qu’il lui faut prendre en compte dans ses propositions, objectifs et décisions. Et c’est pourquoi dans nos analyses et propositions, nous faisons le choix de voir :
– l’humain dans sa diversité,
– la planète dans sa finitude,
– les interdépendances comme un ciment des sociétés,
– les biens communs comme des richesses partagées.
Cette vision volontariste est un fil d’Ariane capable de redonner une cohérence à l’action publique ou privée qui soit à la hauteur des questions posées par la mondialisation.
Respecter l’humain c’est par exemple voir en chaque citoyen bien plus qu’un consommateur, la seule consommation étant incapable de donner tout son sens à une vie humaine. Respecter la planète, le berceau de notre existence, c’est bien sûr reconnaître notre responsabilité présente vis-à-vis des générations futures. Respecter nos interdépendances, c’est entre autre admettre que sans les autres le monde s’arrête. Et respecter nos biens communs, c’est reconnaître les limites de nos libertés individuelles.
Toute activité humaine, publique ou privée, à but économique ou non, qui s’inscrit dans cette logique trouve, ou retrouvera, un sens profond et une légitimité puissante dans nos sociétés. Par les analyses présentées, nous espérons ouvrir quelques pistes et reformuler les questions de fond qui pourraient conduire au nouveau décalogue de la mondialisation humaine.
Je signale le très passionnant travail réalisé par les amis de Peter Drucker, avec dernièrement le 6ème Peter Drucker Forum. http://www.druckerforum.org/
Le sujet de la place de la technologie est majeur. Nous l’envisagions lors de la création du groupe Mondialisation mais les choses s’accélèrent. Notre défi : ré-humaniser les organisations, facteur de différenciation, de sens et de devenir….
En effet le travail de monsieur Drucker est très intéressant.
Je découvre ce site et le travail de ce groupe.
Bravo.
Félicitation en particulier au rédacteur (s) du rapport sur l’environnement et le développement durable facile à lire, pertinent et équilibré.
Une seule remarque : on ne peut pas dire que le nucléaire civil pose des problèmes de sécurité sans préciser que ces problèmes sont effectivement surmontés (y compris pour le stockage des déchets).
Le nombre de mort et la quantité de CO2 par kwh produit est infime, voir nul, sans comparaison avec les autres sources d’énergie. Et les réserves d’uranium considérables, sans parler des surrégénérateurs…Je crois sincèrement que c’est une solution durable pour de nombreuses décennies, sous réserve que l’on continue à traiter sérieusement les problèmes de sécurité et de sûreté, et que l’on cherche toujours à ne pas gaspiller…
Marc Noyelle (Ginette 1962-65, X65)