Démographie

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La population mondiale est passée de 1 milliard d’habitants en 1800, à 1,7 milliard en 1900 et 6,1 milliards en 2000. Elle augmente de 2,6 humains par seconde actuellement, avec déjà plus de 7,2 milliards de terriens.

La première question qui se pose est donc de savoir si cette croissance va se poursuivre et à quel rythme. La deuxième question porte sur les conséquences et défis de cette croissance.

Après avoir rappelé les données et prévisions quantitatives et qualitatives des démographes, Bernard THEVENIN présente les déséquilibres et les ressorts de cette croissance, ainsi que les défis qu’elle pose.

Face à ces constats, cette note aborde ensuite les grandes questions qu’ils soulèvent :

Peut-on se contenter d’une régulation naturelle progressive combinant élévation du niveau de vie et du niveau d’éducation avec politiques migratoires, ou bien le temps de latence et les difficultés d’une auto-régulation rendent-ils indispensable d’adopter des politiques plus volontaristes ?

Comment les différents grands pays ou ensemble de pays abordent-ils ce sujet dans les politiques qu’ils mettent en œuvre ?

Quels sont le rôle et le pouvoir réel des femmes dans le nombre de naissances ?

Toutes ces analyses débouchent enfin sur une prise de position plus « dirigiste » que « libérale », et sur une tentative de traduire cette position dans des pistes de mesures concrètes.

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5 comments

  1. Article incomplet et partial

    La population mondiale va augmenter beaucoup moins fortement que ce que les prévisions disaient il y a dix ans. Ce n’est quasiment qu’en Afrique qu’elle va continuer à augmenter sensiblement quelques années.

    En Chine et en Inde, la croissance a été très fortement contenue en raison de leur développement économique. Ce n’est pas la méthode du planning familial (inhumaine en Chine) qui en est la raison. Autrement elle aurait marché en Afrique aussi.

    La France est un pays avec une densité de population faible par rapport à l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas par exemple. Les montagnes n’explique qu’une partie de la différence. Les Etats-Unis sont encore moins densément peuplés.

    La question n’est pas comment réguler la population, mais :
    – comment faire accéder l’Afrique au développement économique
    – comment changer les comportements et les modes de vie pour que nous puissions tous vivre dans de bonnes conditions. Par exemple, comment urbaniser les villes, comment isoler les habitations et locaux de travail…

    • Pour l’estimation de la population en 2050, l’historique des prévisions de l’ONU est:
      – en 2002 : 8,9 mds
      – en 2004: 9,1 mds
      – en 2010: 9,3 mds
      – en 2012 : 9,6 mds
      Ce n’est pas ce que j’appellerais une révision à la baisse des prévisions.
      Ensuite, développer économiquement l’Afrique (et les autres régions à forte croissance démographique) c’est très bien, mais concrètement jusqu’à quel niveau de vie, ou autrement dit, quelle incidence sur les ressources naturelles nécessaires, et sur l’environnement ? Combien de « planètes » faudrait-il ?
      Le réseau Globalfootprint, soutenu par de nombreuses fondations et organismes internationaux, dont le WWF, fournit des données utiles à cette réflexion, à partir du concept d’empreinte écologique des humains sur la Terre.
      Actuellement les « pays riches » représentent un gros tiers de l’empreinte globale (pour 15% de la population) ; les pays qui émergent, plus de 55% (pour les 2/3 de la population) et les « pays pauvres » 10% (pour plus de 20% de la population).
      Supposons même que les « pays riches » réduisent leur « empreinte écologique » de 20% , que les pays émergents stabilisent la leur au niveau actuel (alors qu’ils n’ont pas fini d’émerger), et que les « pays pauvres » ne développent la leur qu’au niveau actuel des pays émergents (en moyenne par personne). Le calcul mathématique pondéré donnerait alors une stabilisation de l’empreinte écologique de l’humanité au niveau actuel, mais à population constante (7,2 milliards) ; or nous serons 30% de plus en 2050 !!
      La question est donc de savoir de quel pourcentage global population et empreinte écologique peuvent augmenter avant que la Planète dise « stop ».
      Sauf à considérer que le GIEC a tort sur ses prévisions climatiques, que la dégradation de l’environnement planétaire est un fantasme, que les prévisions de l’ONU sur l’accès à l’eau sont erronées, etc., il faut peut-être se dire que le point de rupture se rapproche. Ou alors donner des éléments concrets et factuels sur ce qu’il faut faire, avec leur traduction chiffrée. C’est ce qu’ont tenté de faire, sans grand succès jusqu’à présent, toutes les conférences internationales.

    • Le développement économique de l’Afrique sera une conséquence inéluctable de celui de la Chine, décalé d’une cinquantaine d’années. Le coût de la main d’œuvre en Chine est actuellement maintenu bas par l’exode rural. Quand celui-ci s’épuisera, les coûts salariaux augmenteront, réduisant la compétitivité des usines. Celles-ci n’auront d’autre choix que de se délocaliser vers la seule zone géographique suffisamment peuplée pour prendre le relais : l’Afrique.

  2. Cet article s’appuie ça et là sur des affirmations contestables.

    Les tensions dans l’Océan Pacifique et en Mer de Chine entre la Chine et ses voisins n’ont pas grand chose à voir avec la croissance démographique. D’une part, la Chine entretient sa rancoeur des « Traités inégaux » du XIX° et de l’invasion japonaise et veut prendre une revanche, et d’autre part elle vit encore dans le concept impérialiste de la conquête territoriale qui a pris fin en Europe avec la seconde guerre mondiale. Il s’agit aussi pour le Parti communiste chinois d’unifier derrière lui la population contre des ennemis extérieurs, ce qui est une vieille recette de survie des dictatures. Depuis son arrivée au sommet de l’Etat, Xi Jingping est en train d’effectuer un virage à ce sujet, ayant réalisé que cette stratégie pousse tous les voisins de la Chine à une union sacrée contre elle, avec de surcroît le soutien des Etats-Unis.

    La persistance du conflit palestinien n’est pas vraiment liée à la croissance démographique, même si cette dernière aggrave le problème. Il s’agit plutôt d’une volonté de conquête territoriale et de pouvoir hégémonique (côté israélien), d’un refus de tout compromis (côté palestinien) et de l’absence de dirigeants ayant simultanément le désir et le courage politique de faire la paix.

    « Une forte démographie facilite l’innovation, le dynamisme et le développement » : cette affirmation ne tient pas. Qu’on prenne par exemple le cas de l’Allemagne, du Japon et de Taïwan, dont les démographies sont très faibles. Ce contre-argument est noté dans le document.

    Les projets de tours géantes sont moins liés à la volonté de réduire l’occupation de l’espace qu’à des courses au record et au prestige, et parfois à des effets d’annonce.

    L’espace sous-marin est très hostile à l’homme, en raison notamment de la pression rapidement très élevée. Il n’y a aucun projet sérieux de colonisation dans cette direction.

    La colonisation de l’espace relève actuellement de la science-fiction. Aucune activité industrielle n’y a été développée à ce jour, les contraintes, les risques et le coût du kilo en orbite dépassant les avantages de la micro-gravité.

    Non, pas 80% d’exceptions à la loi de l’enfant unique en Chine, mais un peu plus de 50% aujourd’hui. Numériquement, les principales exceptions concernent les paysans si le premier enfant est une fille, les minorités nationales (environ 9% de la population), et surtout les couples d’enfants uniques, en nombre rapidement croissant. Cette loi n’a pas « un peu ralenti la progression démographique de la Chine » : on estime qu’elle a évité de 400 millions de naissance, ce qui est considérable.

    Le coût dissuasif de la scolarité est la principale cause de la faible natalité à Taïwan, qui détient le record mondial à ce sujet, devant la Chine où ce facteur prend de l’ampleur. Cette dimension de la problématique est un peu négligée dans cet article.

    • Deux remarques sur les commentaires relatifs à la Chine:
      – la politique dite de « l’enfant unique » a été lancée en 1979. Son effet a été de faire descendre officiellement le taux de fécondité à 2,1 en 1990, puis 1,7 en 2002 et 1,55 en 2014. Du fait que le taux de fécondité inclut toutes les femmes en âge de procréer, y compris celles qui ne peuvent ou ne veulent avoir d’enfants, « l’enfant unique » a été une politique très efficace de limitation démographique (la population n’est passée que de 1 milliard en 1982 à 1,36 milliard en 2014). Mais mathématiquement elle a connu beaucoup plus que 50% de tolérance sur cette période, et les dernières décisions d’assouplissement visent à faire remonter le taux de fécondité.
      – les tensions provoquées par la Chine avec ses voisins en Asie et son expansionnisme en Afrique s’expliquent bien sûr par sa fierté retrouvée de grande puissance, son nationalisme, etc… Mais derrière cela , (ou au-dessus, ou à côté, comme on voudra), il y a une force mécanique naturelle, qui est que quelques centaines de millions de Chinois ont atteint un niveau de vie qui fait envie au milliard de Chinois qui n’y est pas encore arrivé (rêve qui n’était même pas concevable à l’époque de Mao). Tout naturellement le gouvernement du pays pour éviter à terme une explosion sociale fera tout pour hisser le niveau de vie de ce milliard d’habitants. Ce qui veut dire, sur une Planète qui n’a pas assez de ressources naturelles pour « bien traiter » 9 milliards d’habitants, prendre le contrôle des ressources halieutiques, des ressources minières, des terres arables, des terres vierges (comme la Sibérie), etc.

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