Entreprise mondiale

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L’entreprise mondiale, chasseur ou jardinier des territoires de la mondialisation
L’entreprise mondiale est le paroxysme de l’entreprise industrialisée, opérant dans tous les secteurs, produisant des biens ou des services, elle organise le travail de ses milliers de collaborateurs pour répondre aux besoins d’un marché mondial. De l’industrie manufacturière à l’agriculture, de la production d’énergie à l’industrie des blockbusters, le rôle des entreprises mondiales est essentiel. Les auteurs ont montré comment le comportement et l’organisation de ces entreprises façonnent le monde : leur compétitivité vient de la richesse des territoires où elles mènent leurs opérations, mais la richesse de ces mêmes territoires dépend de la façon dont elles recherchent cette compétitivité. Les territoires, sont une réalité mouvante, entre le bassin d’emplois et la région industrielle, leur taille et leurs bornes varient suivant les angles de vue. Faits de géographie, d’histoire, et d’organisation sociétale, les territoires sont le creuset des entreprises. Un lien naturel et symbiotique unit ces territoires et les entreprises mondiales, à travers les hommes, les centres universitaires et culturels, le tissu entrepreneurial. Ce lien est la clé d’une mondialisation plus humaine.

Les auteurs ont mis en évidence l’impact des grandes entreprises sur la mondialisation. La logique de l’industrialisation s’est imposée à l’élaboration des biens et des services, matériels et immatériels. En s’appuyant sur une organisation faite de spécialisation et de division des tâches, les entreprises mondiales ont concentré les volumes d’activité dans le cadre d’une compétition globalisée. Cette compétition s’exerce maintenant entre les différents territoires, et les entreprises mondiales sont les agents de cette compétition entre les territoires.

Mais en recentrant leur activité sur leur « cœur de métier » et en confiant une part de plus en plus importante de leur valeur ajouté à d’autres acteurs économiques elles ont construit leur compétitivité sur un modèle qui présente plusieurs vulnérabilités.

  • La taille mondiale qu’elles ont atteinte les rend moins agiles et plus dépendantes de leur besoin en capitaux, c’est le problème de la financiarisation de l’économie
  • La complexité des filières industrielles mises en œuvre limite leur aptitude à innover, d’où l’enjeu de l’organisation des filières industrielles et du rééquilibrage des rapports de force entre les entreprises mondiales, leurs fournisseurs et leurs sous-traitants.
  • En devenant des titans industriels, elles ont allongé leurs chaines de commandement bornant ainsi l’autonomie d’action de leurs collaborateurs, ce qui les prive d’une part de leur capacité à saisir de nouvelles opportunités et à faire face aux aléas, ce dernier point concerne l’aptitude à organiser un système d’hommes, à la fois multiculturel et très étendu.

Ces colosses aux pieds d’argile ont peu à peu rompu les cinq piliers sur lesquels se construit l’esprit d’entreprise.

  • Un patron, entrepreneur qui définit le sens de l’action, organise le travail et mobilise les ressources.
  • Des technologies et des savoir-faire disponibles et employables,
  • Un environnement entrepreneurial fécond et stimulant,
  • Un cadre règlementaire et normatif efficace stable et respecté,
  • Des moyens financiers pour soutenir l’action,

L’entreprise tire son profit de ses piliers, mais elle doit aussi prendre part à leur consolidation. En augmentant considérablement leur taille, les entreprises mondiales ont maintenant individuellement un impact macroéconomique majeur, en décidant d’implanter un site opérationnel dans une région, de réduire les volumes affectés à une de leurs unité, voire de fermer une usine, elles tiennent entre leurs mains le destin des territoires, et font jouer en plein la compétition. Il devient donc nécessaire de mettre en lumière les responsabilités qui accompagnent Ce pouvoir.

En s’appuyant sur la vision malthusienne, les auteurs proposent de définir la performance de l’humanité comme une exploitation optimisée et durable des ressources de la planète dans le cadre d’une compétition organisée et en assurant une répartition efficace des richesses produites.

Les entreprises mondiales sont les outils pour atteindre cette performance, les hommes et les femmes qui les mettent en œuvre ont le choix quant à l’impact de ces outils sur le monde. En abordant les trois aspects de cette problématique, les auteurs proposent trois angles de vue sur l’entreprise mondiale. Le premier prend en compte la finitude des ressources disponibles. Le second traite de la répartition des richesses produites, et de la fertilisation croisée entre les entreprises mondiales et les territoires. Quant à la troisième partie, elle propose une organisation de la compétition, dans le cadre du respect des biens communs.

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1 comment

  1. Je signale le très passionnant travail réalisé par les amis de Peter Drucker, avec dernièrement le 6ème Peter Drucker Forum. http://www.druckerforum.org/
    Le sujet de la place de la technologie est majeur. Nous l’envisagions lors de la création du groupe Mondialisation mais les choses s’accélère. Notre défi : ré-humaniser les organisations, facteur de différenciation, de sens et de devenir….

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